Témoignages

Si on veut progresser, il faut partager !

Récent vainqueur de la Normandy Channel Race en duo avec Frédéric Denis, Axel Tréhin (Project Ocean Rescue) a testé la plateforme M2 :

« C’est un outil de synthèse qui permet de regrouper de façon très rapide beaucoup d’éléments et de les partager avec beaucoup monde. C’est particulièrement intéressant pour apprendre et progresser vite. »

Le skipper trinitain a construit l’hiver dernier un plan David Raison, sistership (un peu modifié) de « Crédit Mutuel » de Ian Lipinski. Mis à l’eau en janvier dernier, il disputait là sa première course. Cette Normandy Channel Race a longtemps été dominée par le duo Lipinski/Gahinet avant de très intéressants rebondissements stratégiques sur le dernier tiers de ces milles milles entre Manche et mer Celtique.

Un tracé qu’Axel va pouvoir étudier à la loupe, en croisant notamment ses données avec celles de son sparring partner…

 

Quel est pour toi l’atout majeur de la plateforme AIM45 ?

« C’est un super outil pour la performance des projets au sens large.

Par « performance » on a tendance à penser qu’il s’agit de la performance de nos bateaux, parce que c’est notre métier d’être le plus rapide possible en course, et d’ailleurs, cet outil va nous permettre d’affiner nos réglages et repères que ce soit dans les phases où ça va vite comme dans celles où ça va moins bien…

Mais c’est aussi un moyen de performance au sens large, car il permet de partager efficacement nos navigations. On fonctionne en effet en équipage réduit la plupart du temps, on n’a donc pas beaucoup de temps à consacrer à la transmission d’informations vers les personnes à terre qui travaillent à la performance ou à la communication.

Cette plateforme est un outil de synthèse qui permet de regrouper de façon très rapide beaucoup d’éléments et de les partager avec beaucoup de monde. C’est particulièrement intéressant pour apprendre et progresser vite. »

 

Avec qui partagerais-tu ces informations ?

« Ces partages d’informations iraient vers les personnes avec qui on a choisi de s’entourer sur le dossier performance : je pense bien sûr à notre entraineur, Tanguy Leglatin, notre voilier et Ian (Ian Lipinski, partenaire d’entrainement d’Axel, ndlr). Nous nous sommes mis d’accord en début de saison pour être sparring partner privilégiés : nous avons le même bateau, nous travaillons avec la même voilerie…

Dans un premier temps, cet outil nous permet de comparer nos calibrations d’aérien afin de nous assurer que les données que l’on compare soient bien comparables. Et ensuite, de tester par exemple deux spis différents, afin d’identifier précisément d’où viennent les différences de performance.

Si on veut vraiment progresser, je trouve que ça a du sens de mettre en commun les analyses et les données pour avoir une progression plus rapide. »

 

Tu as commencé à analyser ta trace sur la Normandy Channel Race…

« Oui, lorsque j’ai commencé l’envoi des données, j’avais déjà identifié des phases où ce serait vraiment intéressant de comparer nos forces de vent respectives avec Ian, de façon à analyser des choix stratégiques. Et de valider ainsi des sensations lorsque, par exemple, en étant un peu plus au vent, on a l’impression d’avoir un peu plus de vent qu’eux. Ou, à contrario, quand nous étions décalés sous leur vent, d’avoir un peu moins de pression etc. La seule façon d’obtenir des réponses sur ces éléments-là, c’est d’associer des données objectives à ces sensations.

On enregistre l’ensemble des capteurs du bateau, il y a donc vraiment moyen d’obtenir des données très pertinentes et riches. Cela permet de mettre des chiffres sur des sensations, de sortir des points clés de performance du bateau. »

© photo Project Rescue Ocean : Sam Cade